Myron Bolitar T12 : Méfie-toi by Harlan Coben

Auteur:Harlan Coben [Harlan Coben]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Belfond
Publié: 2024-08-16T08:47:00+00:00

22

Lorsque Myron rentra chez Win, au Dakota, sur Central Park Ouest, Terese Collins, sa femme, se précipita vers lui et l’accueillit d’un baiser digne des meilleures productions de Hollywood.

— Waouh, fit-il quand ils se furent écartés pour reprendre leur souffle. C’était… Je veux dire… Waouh.

— Beau parleur, va.

— N’est-ce pas ?

— Je suis si heureuse de te voir, dit Terese.

— Moi aussi.

— Arrête avec tes discours enjôleurs.

— C’est plus fort que moi, répondit Myron, puis il dit : Je croyais que ton vol était prévu tard dans la soirée.

— J’ai pris celui d’avant. Ça te fait plaisir ?

Il sourit.

— Tu ne peux pas imaginer à quel point.

Elle se rapprocha, haussant un sourcil.

— Win ne sera pas là ce soir.

— Il te l’a dit ?

— Il me l’a dit.

— Win est un type bien.

— Pas vraiment, fit-elle, mais dans ce cas précis, oui.

— Tu veux que je t’emmène dîner ? demanda Myron.

Terese colla ses lèvres à son oreille. Il sentit un frisson le parcourir.

— Je n’ai pas très faim, chuchota-t-elle. Et toi ?

— Euh… J’ai faim, mais pas de nourriture, en tout cas.

— Encore tes beaux discours.

— Je suis en forme.

— Tu vas l’être encore plus.

Ils titubèrent jusqu’à la chambre à coucher. Bien plus tard, ils commandèrent des burgers avec des frites qu’ils dévorèrent au lit. Les heures passèrent. Le reste du monde avait cessé d’exister. À un moment, tard dans la nuit, tandis qu’ils contemplaient le plafond dans le noir, Terese dit :

— Je dois partir demain. Je couvre l’affaire Prine.

— Ah, fit Myron.

Il avait vu ça aux informations le matin même. Ronald Prine, célèbre promoteur, avait été assassiné à Philadelphie. Plusieurs minutes s’écoulèrent. Leurs respirations mêlées avaient repris leur rythme naturel. Finalement, Myron lâcha :

— J’ai quelque chose à te dire.

Terese ne broncha pas.

— Avant toute chose, sache qu’il ne s’est rien passé.

— Si c’était pour me rassurer, c’est raté.

— Je suis allé chez Emily hier soir.

— Dans l’Upper East Side ?

— Non, dans sa maison des Hamptons.

— Mm-mm.

— On a dormi dans le même lit. Mais c’est tout. Jeremy était rentré ; j’ai voulu le voir et, comme nous avions rendez-vous avec Greg dans la matinée, j’ai passé la nuit là-bas. Dans la chambre d’amis. Emily est venue me rejoindre. On a parlé. Elle s’est couchée à côté de moi et m’a demandé si elle pouvait rester.

— Et tu as dit oui.

— C’était juste… Toute cette agitation. Les émotions de la journée. Je crois qu’elle se sentait seule.

Terese gardait les yeux au plafond.

— Il y a un lien entre vous deux.

— Oui. Mais pas un lien d’amour.

— Vous avez un fils en commun.

— Oui.

— Et un passé. Tu l’as demandée en mariage.

— J’avais vingt-deux ans.

— C’était pas sérieux ?

— Ça aurait été la pire erreur de ma vie. Je n’ai pas de sentiments pour elle.

— C’est drôle, fit Terese. Tu sais à quoi je pensais à l’instant ?

— Dis-moi.

— Qu’on est tellement bien ensemble.

— C’est vrai.

— Deux âmes blessées qui se soignent mutuellement quand elles se rencontrent.

Elle s’assit.

— Emily et toi, c’est l’inverse.

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